LA MAISON DES LOIVES
Une grande salle d'apparat occupe l'espace compris entre le 1er étage et le toit du bâtiment central dans quel but ?
LE LIVRE DE GISELE BRICAULT "UN DECOR POUR L'HISTOIRE DAUPHINOISE"
NOUS APPORTE LES ELEMENTS DE REPONSES
Au flanc de la vallée de la Galaure, à proximité de Montfalcon mais sur la commune de Roybon (Isère), la Maison des Loives était une maison forte à vocation agricole relevant de l'Ordre des Antonins dont la maison mère s'élevait à quelques lieux de là, à Saint-Antoine-de Viennois.
La Maison des Loives compte parmi les fermes importantes qui appartiennent à l'Abbaye. On y récolte le,blé, l'avoine, on y élève volailles et bovins. On y fabrique du beurre dont la Communauté et les hôpitaux ont grand besoin.
Au XIVème siècle, elle sera partiellement aménagée, par l'abbé de Lobet, pour une fonction diplomatique entre seigneurs dauphinois et savoyards et au profit de la paix..
Les Loives resteront la propriété des Chanoines hospitaliers de Saint Antoine le Grand jusqu'en 1777, date où cet ordre est absorbé par celui de Malte.
Elle appartient actuellement à des propriétaires privés.
Au XIVème s. les possessions dauphinoises et savoyardes sont particulièrement imbriquées les unes dans les autres d'où des conflits perpétuels entre des protagonistes soucieux de leurs droits jusqu'à en devenir belliqueux.
Les abbés antonins sont des religieux mais aussi des diplomates soucieux de justice et de paix. L'un d'eux , l'abbé de Lobet, fait aménager dans la Maison forte une grande salle afin de recevoir les antagonistes et de négocier des arrangements. Elle est ornée des blasons de tous les seigneurs dauphinois et savoyards concernés de près ou de loin par les tractations.
Cette immense salle d'apparat, appelée Aula, était ornée sur la totalité des murs de magnifiques peintures dévoilant les armoiries des grands féodaux des Marches de Savoie et du Dauphiné.
Ces peintures étaient magnifiques. Elles se révèlent fort instructives car elles étaient, d'une part, le reflet de l'organisation féodale du "bailliage" de Saint Marcellin, et d'autre part, les images et les formes symboliques représentées, servaient aussi à l'enseignement du peuple.
A la Révolution, la Maison des Loives est vendue comme bien national. Les décors se détériorent alors jusqu'à leur disparition annoncée.
Un long et remarquable travail de reconstitution mené par Robert Bricault, de l'AFAA, a permis la révélation de la magnificence de cette cette salle d'apparat.